L'histoire.~

Alors qu'au départ, vous étiez censés être normaux...

Dans ce monde rempli d'incohérences vous n'êtes pas plus étranges qu'un autre. Enfin au départ. Hier, rien ne s'est passé normalement. Vous avez eu une journée de fous, enfin c'est peu de mots de le dire. Bref, vous nous raconterez cela plus tard. Mais le plus étrange reste à venir. Vous ne vous en souvenez pas de votre soirée, ni de ce que vous avez fait toute la journée du lendemain. Rien ! Tout est encore flou dans votre petit esprit. Attendez un peu, c'est là que cela devient intéressant. Dans votre petit lit douillet, vous êtes réveillés par une odeur nauséabonde. Allumant la lumière vous sursautez, pleurez, criez. Enfin, ça c'est vous qui voyez. Parce qu'il y a un cadavre a côté de votre lit. Ah oui ! Cela commence a devenir problématique. Vous êtes couverts de sang, et blessés, paralysés par la peur. Ce n'est pas un cadavre d'humain. Il a des ailes, des cornes...Enfin, quelque chose de différent, quoi. Peut importe la façon dont vous vous en débarrassez, mais vous le faites, ça c'est sur. A la la... C'est tellement prévisible. Heureusement que nous sommes là !

Ceci n'est que le début de l'histoire. Dans les jours qui suivent, vous vous sentez suivis. On vous épie, vous savez qu'ils notent le moindre de vos faits et gestes. Qui ? Et bien vous ne le savez pas vraiment, mais vous imaginez qu'ils sont là pour se venger de vous. Cela durera plusieurs mois. On vous croira fous, on se moquera de vos peurs. Vous n'avez fait qu'imaginer des choses, un cadavre de fée, rien que ça. Et puis quoi encore ? Un vaisseau extraterrestre ? Au bord de la crise de nerfs, vos parents reçoivent un courrier à votre nom. Ils vous le donnent en rigolant :
« C'est l'asile des fous. Ils ont libéré une place pour toi »
Evidemment, ils ne le disent pas mais ça se sent bien.
Bref, vous l'ouvrez... c'est une carte musicale. Écrit avec soin à l’intérieur, au noir. Encre Liquide. Mais c'est une belle écriture, bien droite et en italique. Une signature incompréhensible au bas de la lettre. Le tout sur une petite musique tragique, collant parfaitement a cette folle situation. Vous lisez cette carte ne comprenant rien à ce qu'elle raconte...

Am stram gram.
Pic et pic et colegram.
Car moi je veux jouer.
Jamais vous ne m'échapperez.

Am stram gram.
Pic et pic et colegram.
Car moi je veux jouer.
Rêvant de vous dépecés.

Am stram gram.
Pic et pic et colegram.
Car moi je veux jouer.
Vous coupez, vous tranchez.

Am stram gram.
Pic et pic et colegram.
Car moi je veux jouer.
Et vous tuer, tuer, tuer

PS: Nous viendrons ce Vendredi à dix heures tapantes. Si vous n'êtes pas au rendez-vous, ne vous étonnez pas d'avoir perdu la tête.

Pris de peur, vous vous enfuyez, allez chez un ami, dans un square. A vous de choisir. Mais ce vendredi-là, à dix heures, ils sont là. Une calèche tirée par quatre chevaux noirs à crinière blanche. Cette calèche en bois moulurée, noire comme les bêtes qui la tirent ne semble visible que par vous. Les passants la frôlent sans la regarder, mais ne la touchent jamais. Une jeune femme a l’intérieur vous demande de monter, ce que vous faites sans vous poser de questions. La trajet est long, mais vous ne vous en apercevez pas. Vous arrivez devant un lac, un grand lac. L'eau est transparente, et on peut voir à l’intérieur quelques poissons nageant au milieu. Le chemin de terre s'arrête là ou le lac commence. Étrange... La jeune femme, que vous daignez enfin regarder continue de faire avancer la calèche. Elle est assez jeune, à peu près votre âge. Peut-être un peut plus vielle quand même. Elle continue de faire avancer cette calèche, qui peu à peu s'enfonce dans le lac. Étrange, non ? Et pourtant vous n'êtes pas paniqués. Le cauchemars ne font que commencer et pourtant...Vous n"êtes pas paniqués. Normal, vous remarquez que ce n'est qu'un habile subterfuge pour dissimuler quelque chose de plus gros encore. Comme par exemple, un château. D'ailleurs, il en a un juste un peu plus bas. Mais on dirait plus une prison en fait. Et que fait un tel édifice ici, dans l'eau ? Dans l'eau ? Mais vous n'êtes pas en train de vous noyer, là. Levant les yeux au ciel, vous remarquez que le ciel est normal et que l'eau a disparu. Hologramme ou sortilège ? Vous ne savez pas trop. A vrai dire, vous êtes complètement paumés. Arrivés au pont levis, votre accompagnatrice se tourne vers vous. Et là, la seule chose que vous voyez de son visage est un masque de loup blanc et noir. Et vous ne le remarquez que maintenant ?!
Une voix tranchante vous extirpe de vos rêves, vous arrachant de votre contemplation muette.

- Nous sommes arrivés, petit monstre.

Elle tend la main vers vous et il y a quelque chose a l'intérieur. Une pochette contenant carnet de correspondance, plants et ce petit poème que vous avez déjà rencontré un peu plus haut. La porte du véhicule s'ouvre brutalement. Il n'y a plus qu'une seule chose à faire : Descendre. Et vous vous retrouvez devant la porte...